Lamine Lezghad ne s'interdit rien !

Il est bien évident que lorsqu’on évoque le nom de Lamine Lezghad beaucoup pensent aussitôt à ses passages remarqués dans « On n’demande qu’à en rire ». L’émission qui a fait les beaux jours de France 2 en access prime-time, jargon télévisuel voulant dire avant-soirée ou avant le JT, moment où l’on se marre bien moins ! En même temps, quand on fait 55 passages sur les 4 saisons, ça laisse des traces dans les mémoires...

Lamine Lezghad est né à Alger en 1980 et vient vivre en France, à Nîmes,  à l’âge de 10 ans et un jour ! Ado, il suit une filière scientifique, obtient un Bac S puis un diplôme d’ingénieur en 2004. C’est pendant ses années estudiantines qu’il découvre le théâtre en rejoignant la troupe d’improvisation de son université. C’est LA révélation puisqu’il décide alors de s’installer à Paris pour y suivre une formation théâtrale.

Tout naturellement, à 25 ans, c’est vers le théâtre qu’il se dirige en premier et enchaîne les pièces, mais également des apparitions dans des téléfilms. Plus tard, il sera aussi dans des films et même chroniqueur radio. Lamine Lezghad devient aussi un homme de records dans l’émission du Laurent Ruquier puisqu’il codétient celui de 99/100 jusque-là détenu par Arnaud Tsamère et Florent Peyre. Puis il obtient un 100/100 en sketch collectif, record détenu par uniquement les Lascars Gays jusqu’à ce 7 avril 2012.

Rapidement, l’envie de monter seul sur scène se fait pesante car il désire plus que tout jouer ses propres textes. D’autant qu’il a un poche, depuis 2010, celui de vainqueur du Festival di Printemps du rire de Toulouse. Un titre très convoité qui fait référence dans le monde de l’humour depuis de très nombreuses années. Son style de l’absurde mêlant l’impertinence et l’autodérision est déjà au rendez-vous dans son premier one man « Impeccable » en 2012 où il revisite son autobiographie ou, du moins, une autobiographie délirée par des personnages loufoques.

L’année suivante, c’est « Déjà ? » et en 2014, il sort le spectacle « Le Roi des Enc… », un titre qui va lui fermer quelques salles pensant le titre dérangeant et trop osé. C’est donc avec une version light sur l’affiche « Lamine Lezghad ne s’interdit rien ! » qu’il tourne encore aujourd’hui. Seul le titre a été allégé pour les bien-pensants car, en se qui concerne le contenu, Lamine ne s’interdit vraiment rien comme annoncé ! Tous les sujets y passent, qu’ils soient sensibles, très sensibles ou plus légers, Lamine Lezghad va jusqu’au bout du bout avec délectation…

On peut lui décerner « le prix du meilleur remueur de couteau dans la plaie » sans la moindre hésitation.  Certains n’y verront que de la provocation gratuite, toujours les bien-pensants, pourtant ce florilège de sujets délicats traités à sa sauce piquante est aussi une prise de conscience des absurdités et monstruosités de notre monde. Bref, les « oh ! »  de « il a osé », que l’on peut entendre ci et là chez les spectateurs se transforment aussitôt en rires nourris. « Lamine Lezghad ne s’interdit rien », ça pique, certes, mais qu’est-ce que c’est bon, d’autant que le comédien est très attachant !